La patience : une vertu importante pour apprendre. Comment pouvons nous être plus patients ?
La patience est l’aptitude d’un individu à se maîtriser face à une attente, à rester calme dans une situation de tension ou face à des difficultés. Ou encore, c’est la qualité de persévérance, le contraire de découragement.
Les situations de tension sont monnaie courante:
- dans les familles, entre conjoints, entre parents et enfants, entre enfants eux-mêmes;
- en milieu professionnel, entre l’employé et son supérieur hiérarchique, entre les collègues.
Les difficultés rencontrées dans la vie sont également variées :
- dans le cursus scolaire, on peut avoir de la peine à réussir ses examens, à passer des concours ;
- à la sortie de l’école, trouver un emploi est une galère ;
- après un certain âge, on veut se marier, et ce n’est pas du tout évident de trouver l’âme sœur ;
- dans la carrière professionnelle, on subit des blocages artificiels, le service dont on a la responsabilité fonctionne mal du fait de certains collaborateurs, etc.
Le Pape François disait, le 17 février 2014 lors de la célébration de la fête de sainte Patience : La patience n’est pas une résignation c’est autre chose. La patience veut dire « porter sur les épaules les choses de la vie, les choses qui ne sont pas bonnes, les mauvaises choses, les choses que nous ne voulons pas. Et ce sera effectivement cette patience qui fera mûrir notre vie ». La patience nous permet en effet de résister au découragement et à la mort, et de rester debout.
C’est la qualité qui consiste à supporter durablement le comportement pénible d’une personne, d’un conjoint, d’un collaborateur en milieu professionnel, d’un membre de l’association, ou d’un camarade de classe. Elle aide à étouffer en nous toute idée de vengeance, et l’application de la loi du talion « œil pour œil, dent pour dent ».
La patience n’est pas une résignation c’est autre chose. La patience veut dire « porter sur les épaules les choses de la vie, les choses qui ne sont pas bonnes, les mauvaises choses, les choses que nous ne voulons pas. Et ce sera effectivement cette patience qui fera mûrir notre vie ». La patience nous permet en effet de résister au découragement et à la mort, et de rester debout.
François, 17 Février 2014
Extérieurement, on pourrait croire que la patience consiste à ne pas agir, mais en réalité elle est une action, l’action de se retenir, l’action de soutenir, l’action de tenir le coup malgré toutes les adversités. Ces actions qui s’opposent à toute forme de laisser aller prouvent par conséquent que la patience est un signe de force et non de faiblesse. Toutefois il me semble qu’on doit supporter un comportement pénible en signifiant avec douceur à son auteur qu’il s’agit d’un mauvais comportement dont il serait souhaitable de s’en débarrasser. Cette démarche, qui accompagne la patience, nécessite beaucoup de maîtrise de soi et beaucoup de courage parfois, surtout quand on s’adresse à un supérieur.
Nous avons souligné que les difficultés qui jonchent nos vies sont nombreuses.
Par exemple, les échecs répétés à l’école peuvent faire croire que la réussite est hors de portée, alors qu’elle est bien accessible. Il suffit parfois de changer simplement de filière, de revoir son programme d’étude, de former un nouveau groupe d’étude, d’oser exposer au maître ou au professeur ce qu’on n’arrive pas à comprendre dans son cours. Un autre cas de difficulté, c’est trouver un emploi – quelle galère pour les jeunes ! Là encore il faut être patient, car c’est sûr et certain qu’un emploi vous attend quelque part. Peut être faudrait il, en attendant d’y accéder, apprendre encore une matière scolaire pour améliorer votre profil professionnel ou augmenter vos atouts. Peut-être devriez-vous déposer plus de demandes d’emploi dans différentes entreprises. Ou alors c’est par un concours professionnel que vous parviendrez à trouver du travail.
Il faut patienter, explorer toutes les possibilités, sans céder au découragement, en ayant la ferme conviction que vous finirez par être satisfait.
La patience, la persévérance et la foi sont trois vertus fondamentales dans la vie d’un bon chrétien, distinctes mais indissociables l’une de l’autre.
Dans la Bible, la patience veut dire persévérer vers un but en endurant les épreuves ou en attendant calmement que la promesse s’accomplisse. Lorsque Dieu nous demande d’attendre son temps pour obtenir quelque chose, ne croyons pas que nos actions pourraient faire mieux et nous conduire plus rapidement au but. Car Lui seul sait pourquoi il demande d’attendre. Son chemin peut sembler plus long, mais c’est le plus sûr.
La patience et la persévérance sont deux vertus issues de la foi. En effet c’est parce qu’on croit qu’on est patient et c’est parce qu’on croit qu’on est persévérant. La foi éclaire notre esprit et notre cœur, et nous fait avoir une direction, une conviction, une confiance et une assurance fermes vers un but fixé.
La vertu de la patience nous aide à ne pas récriminer ou se lamenter quand d’autres nous irritent. Si nous soupirons les uns contre les autres avec un mauvais état d’esprit, nous serons condamnés par le juge, Jésus Christ (Jean 5:22). Sachant que le Christ est toujours à nos côtés, nous, chrétiens, devons cultiver la paix en étant patients avec nos frères dont la foi chancelle quelquefois face aux nombreuses épreuves de la vie.
La foi du chrétien devrait être fortifiée quand il se rappelle que Dieu a récompensé Job pour avoir enduré patiemment ses épreuves (Job 42:10-17). Notre patience de chrétien se développe et se fortifie sûrement quand nous nous reposons sur la volonté et le temps de Dieu, malgré la dureté de la vie.
Comment manifester la patience qui caractérise Christ ?
D’abord, en remerciant Dieu. La première réaction d’une personne face aux difficultés ou aux épreuves est habituellement: « Pourquoi moi ? ». Cependant la Bible nous demande de nous réjouir de la volonté de Dieu (Philippiens 4:4, 1 Pierre 1:6).
La patience du chrétien se manifeste aussi en cherchant la volonté de Dieu. Parfois, Dieu nous met dans des situations difficiles pour que nous puissions être ses témoins. Il peut même permettre une épreuve pour la sanctification de notre caractère. Regardons autour de nous et nous verrons des gens qui ont grandi dans la foi après des épreuves douloureuses. En nous souvenant toujours que l’objectif de Dieu est notre croissance pour sa gloire, cela nous aidera dans l’épreuve.
Enfin, n’oublions pas que «Tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan » (Romains 8, 28). « Toutes choses » y compris ce qui met notre patience à l’épreuve. Concluons cette pensée avec Saint Augustin pour qui « Dieu ne permet le mal que pour un plus grand bien ».
Par conséquent, « Ayons foi en ce que notre processus évolutif se déroule parfaitement. Chacun d’entre nous a une voie différente permettant d’évoluer, d’apprendre et de grandir. « Attendre les choses que nous souhaitons et voulons, car tout se passe au bon moment et de manière parfaite. Quand nous marchons en tenant la main du Bon Dieu, nous savons que tout va bien, et que tout ira mieux jusqu’à l’éternité. Mais il faut attendre le temps de Dieu en tenant sa main de Dieu se fait à travers la prière et la réalisation de ses œuvres de charité et d’amour, car Dieu est Amour. Pensons chaque jour à multiplier des gestes d’amour autour de nous pour ne pas trop nous éloigner du plan de Dieu. Papas, mamans, enfants, collèges de services, membres d’association, tous sont capables de gestes quotidiens d’amour qui leur permettent de tenir la main de Dieu.
La racine de l’impatience étant l’égoïsme, nous devons apprendre à changer notre façon de voir les choses.
Si je veux être un bon mari, je dois apprendre à voir la vie comme ma femme la voit ; et inversement, si je veux être une bonne femme je dois apprendre à voir la vie comme mon mari la voit. Cette démarche permet à l’un de mieux comprendre l’autre. Si je veux être un bon père, je dois apprendre à voir comme mes enfants voient; Si je veux être un bon employé, je dois voir comme mes patrons voient, etc. Considérons une chose du point de vue de l’autre et découvrons pourquoi cette personne agit ou pense comme elle le fait. Non seulement, un nouveau degré de patience va grandir en nous, mais bien des conflits seront évités.
Trois vérités importantes méritent d’être bien comprises et retenues.
1. Je suis humain et je ne suis pas Dieu. Je ne suis pas parfait, donc je n’ai pas le contrôle sur tout. Et bien des situations sont hors de mon contrôle.
2. Personne d’autre n’est parfait. Donc, je ne devrais pas être surpris quand une personne me fait mal.
3. Dieu est en contrôle et il peut utiliser les situations, les irritations, l’inactivité et les problèmes qui peuvent nous arriver pour accomplir son plan et ses buts pour nous. Nous devons pour cela être patients. Le Pape François disait aux Jésuites travaillant en Roumanie, le 13 juin 2019, « Dans les moments difficiles de la vie il faut avoir de la patience et de la douceur »
Lorsque manque la patience surgit l’une des tentations suivantes:
- devenir capricieux, irréfléchi et instable
- montrer « la toute puissance » contenue dans « je veux telle chose tout de suite, maintenant ».
Ces tentations sont parfois camouflées dans nos mauvaises prières à Dieu et on finit par dire, « Depuis que je le prie, il ne m’exauce pas, il est sourd à mes pleurs, il ne m’entend pas ». Résultats : ruptures, drogue, prostitution, passage d’un mari à un autre, d’une femme à une autre, d’une église à une autre, recours aux sorciers et aux marabouts, crimes, etc. On ignore que Dieu a son temps !
Quand on attend quelque chose de Dieu, il convient donc de prier avec insistance, avec patience, avec foi, en étant acteur de charité et d’amour autour de soi, et en luttant contre la tentation de juger Dieu sous prétexte qu’il n’entend pas nos supplications. Dieu ne peut être sourd aux pleurs de son fils ou de sa fille.
C’est cela la patience au sens chrétien du terme, une patience qui porte des fruits par la grâce et au temps de Dieu. A bon entendeur, Salut.